UFR 09

APPEL AU REFUS DE LA TRANSMISSION DES MAQUETTES DE MASTER AU MINISTERE

Voté par l’Assemblée générale des enseignants, du personnel et des représentants étudiants de l’UFR d’histoire de l’université de Paris-1-Panthéon-Sorbonne le mercredi 17 décembre par 61 voix et 1 abstention.

Les enseignants, le personnel et les représentants étudiants de l’UFR d’histoire de l’université de Paris-1-Panthéon-Sorbonne manifestent leur inquiétude face aux réformes en cours de l’enseignement supérieur français qui ne vont pas dans le sens des évolutions souhaitables mais expriment une conception utilitariste et à courte vue tant de l’enseignement que de la recherche : mise en concurrence des établissements d’enseignement supérieur et des enseignants eux-mêmes ; insuffisance criante du budget alloué aux universités ; présidentialisation de la gouvernance des universités ; alourdissement permanent des services d’enseignement aggravé par le décret sur le nouveau statut d’enseignant-chercheur, dans un contexte de paupérisation constante ; exclusion progressive des doctorants des équipes pédagogiques ; dépossession progressive des universités de l’octroi des diplômes universitaires au bénéfice des établissements sélectifs ; pilotage de plus en plus centralisé et autoritaire de la recherche ; pénurie de moyens de la recherche publique ; mépris de la recherche fondamentale et des sciences humaines et sociales, etc.

Ils dénoncent notamment la masterisation des concours de recrutement, en raison tant de la méthode choisie pour sa mise en oeuvre, sans concertation véritable et avec un calendrier précipité, que de sa nature. En effet, cette réforme, dont les motivations paraissent uniquement budgétaires,

1) ne prend pas en compte la nécessité d’une formation à la recherche qui préparerait les futurs enseignants du secondaire à dominer les programmes d’enseignement ;

2) allège les épreuves ou leur substitue des entretiens de recrutement, auxquels participent des non-spécialistes, sous forme de représentants de la société civile, ce qui risque d’abaisser le niveau de formation des futurs enseignants et de discréditer les masters comme formations de haut niveau scientifique ;

3) introduit la disjonction des questions de concours dans les disciplines où elles existent, ce qui interdit aux candidats de continuer à préparer conjointement le CAPES et l’agrégation ;

4) aboutit à empêcher les étudiants préparant un concours de se consacrer à un mémoire de recherche, ce qui entraînera la disparition de l’initiation à la recherche avant la thèse et un inévitable effondrement du niveau de la recherche française dans nos disciplines ;

5) rend encore plus difficiles les échanges d’étudiants avec les universités européennes (ce qui est pourtant le but du système dit « LMD ») ;

6) aboutit pratiquement à supprimer la formation pédagogique initiale des enseignants du fait de la suppression du stage en responsabilité, remplacé par des pseudos-stages impossibles à mettre en œuvre dans nos master.

Face à ces graves menaces, nous demandons le retrait de cette réforme et une consultation pour clarifier trois points essentiels : la formation pédagogique initiale des futurs enseignants (stages) ; le contenu scientifique du concours ; son articulation avec un master dont le statut reste problématique. L’assemblée générale demande instamment à l’UFR d’histoire et au Conseil d’administration de l’université de Paris-1 de refuser de transmettre toute maquette de nouveau master au ministère dans les conditions actuelles.

MOTION CONTRE LE PROJET DE REFORME DES STATUTS DES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS

Votée à l’unanimité par 43 voix.

L’Assemblée générale des enseignants d’histoire, réunie le 17 décembre 2008, exprime son refus du projet de réforme des statuts des enseignants-chercheurs. Ce projet ravale le CNU au rang d’instance d’évaluation sans rôle véritable pour la gestion des carrières, qui est laissée de façon discrétionnaire à l’appréciation des présidents et directeurs d’établissements supérieurs, avec la possibilité d’introduire des enseignements-sanction selon des critères qui seront inévitablement suspects d’opacité et d’arbitraire. Il demande au Conseil d’administration de Paris 1 de ne pas mettre en œuvre des dispositifs d’allègements de service des uns qui impliqueraient une surcharge des autres et qui aiguiseraient une compétition interne au détriment de la coopération comme de l’émulation entre chercheurs, en vidant de son contenu la notion de collégialité et en ruinant en son principe le lien essentiel entre les activités d’enseignement et de recherche. Il demande aussi que, conformément aux statuts adoptés par Paris 1 et aux engagements de la Charte pour le fonctionnement de l’université élaborée en mars 2008, le Conseil d’administration s’engage à ce que toute question relative aux différentes modalités de promotion, de primes, de décharges temporaires de service par le biais des CRCT ou des délégations, soit soumise à l’appréciation du Conseil Scientifique.

APPEL AU PRESIDENT DE L’UNIVERSITE PARIS 1

Au terme d’une discussion sur les implantations futures du projet Condorcet et sur les menaces qui pèsent sur la présence de Paris 1 dans le bâtiment de la Sorbonne, en raison des exigences ministérielles de rationalisation de son occupation, l’assemblée générale demande au président de Paris 1 de signifier avec fermeté à Mme la ministre Valérie Pécresse que la participation de notre université au projet Condorcet est conditionnée par les garanties qui doivent lui être données de se maintenir parallèlement en Sorbonne. Elle rappelle que cette défense de la présence de Paris 1 dans l’un de ses bâtiments éponymes passe par le maintien d’activités de recherche et d’enseignement de l’histoire et des humanités en général, qui sont associées à l’identité et à la réputation internationale de la Sorbonne.

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